Notes sur Lignages de Bruxelles en 1376
(suite) par H.C. van PARYS.
Vice-président du S.C G.D.
III. LE LIGNAGE DE SERHUYGS EN 1376
Les 35 patriciens qui s'inscrivirent en cette année au Lignage de Serhuygs se répartissent entre 25 familles.
Une seule est représentée par trois membres :
Cassaert dit Plaetrnan
Comptent deux inscriptions, 8 familles:
Clutinc
Pipenpoy
Eggloy
Meerte
Wouters dit van Halle
t'Serjacobs dit van den Poêle
van den Steenweghe
van den Roosen.
N'en comptent qu'une, 16 familles :
Ansems
Craenhals
van der Noot
van der Spout
Vele dit Rongman de Pape
van Coeckelbergh
van den Bossche dit Griffoen
Timmerman de Loeze
van Huldenberghc
van Wesembeke
van Mortenbeke
Pinnock van den Biscopdomme van Boistvoert.
Nous pouvons classer ces familles comme suit, certaines figurant dans deux
catégories.
1. La famille mère:
Clutinc.
2. Autres familles portant : d'azur à trois fleurs de lis d'argent avec
ou sans brisures (8 familles)
Pipenpoy
Eggloy
Vele dit Rongman
Cassaert dit Plaetman
de Loeze
van Moortenbeke
t'Serjacobs dit van den Poêle
Meerte.
3. Familles
entrées au Lignage par une alliance connue (4 familles)
van
der Noot
Timmerman
van den Biscopdomme
van der Spout.
4. Familles
féodales (1) (4 familles)
van Huldenbergh
van
Wesembeke
van den Biscopdomme
van der Spout.
5. Familles portant les armes d'autres Lignages,
éventuellement combinées avec celles de Serhuygs
(5 familles)
von der Roosen
Craenhals
Ansems
Timmerman.
van der Noot.
6. Familles
ou personnages sur lesquels on est peu renseigné (7 familles)
von
den Steenweghe
Wouters dit van Halle
Pinnock
van den Bossche dit Griffoen
van Coeckelbergh
de Pape
van Boitsvort.
(1) Pour éviter de périphrase, nous employons dans cette étude le terme de
familles féodales pour désigner celles qui tirent leur origine et leur nom
de petit fiefs qui leur ont appartenu.
1. La famille-mère: CLUTINC
Heer Reynier Clutinc dit de Zegheler (le Scelleur)
Heer Reynier Clutinc fils de feu Jan Clutinc.
Armes : d'azur à trois fleurs de lis au pied coupé d'argent.
Alphonse Wauters, cherchant parmi les plus anciens échevins de Bruxelles la
souche possible du lignage de Serhuygs, relève un Hugues, échevin en
1173 et 1207 (1 bis).
Lorsque les sept lignages sont pour la première fois énumérés dans un acte du
duc de 1306, celui qui nous occupe est désigné sous le nom de s'Hugeskints
geslachte (2) ou Ser-hughes (3).
Cependant la liste des inscrits de ce lignage en 1376 au Boeck mette Knoopen
porte pour intitulé de Clutincke (4), tandis que la liste du clerc
Coelzaet mentionne : t'Serhuugs Kints geslechte. Ainsi le lignage plus
tard appelé communément Serhugs était au XIVe siècle nommé aussi bien
Clutinc que t'Serhuyghskintsgeslacht.
Pour Des Marez, ce serait une branche de la famille Clutinc qui, ayant
prédominé, aurait finalement laissé son nom au lignage (5). Cela paraît bien
être une hypothèse gratuite, car on ne trouve pas, en fait, au XIVe
s., de famille bruxelloise qui
ait porté le nom de Serhuyghs et qui apparaîtrait comme une branche des
Clutinc. Ceux qui portent ce nom à l'époque sont une branche des Coudenberghe,
descendant d'un Hugo van Coudenberghe bien identifié (6). Par contre,
ni les tables des mss. du fonds Houwaert (7), ni les généalogies Clutinc
de ce fonds (8), ne nous mettent en présence d'une autre famille de ce nom,
qu'on n'eut pas manqué d'y trouver si elle avait existé sous ce nom au XIVe
s. ou plus tard.
De ce qui précède, nous proposons la solution provisoire suivante : « les enfants
de sire Hugues» paraissent à identifier avec les Clutinc et peut-être
en outre avec d'autres familles qui portent les trois fleurs de lis sur champ
d'azur de ce lignage, mais sans avoir donné lieu à la fixation d'un nom
de famille « Serhuygs». Ce sire Hugues pourrait être celui qu'a relevé
A. Wauters à une époque où la plupart des échevins ne sont indiqués que par
un prénom.
Une étude récente
(9) a précisé, mieux qu'il n'avait été fait auparavant, la
situation du « Serhuychskintsteen», au coin de la Grand-Place et de la rue au Beurre, qui conserva
ce nom jusqu'au bombardement de 1695, époque où ses ruines furent acquises par
la corporation des boulangers. L'auteur signale
que des membres du lignage appelé
jusqu'au XVIe s. « t'Serhuyghs Kints geslechte » restèrent jusqu'au bombardement, seigneurs fonciers de
ce bien. Il serait intéressant de
savoir quels furent les premiers possesseurs connus de ce steen qui n'apparaît dans les textes, nous
dit-on, qu'à la fin du XIVe s.
(1 bis) A. WAUTERS, Les plus anciens échevins de la ville de Bruxelles.
Ann. Soc. Arch., Brux. VIII, 1894, p. 320.
(2) Luyster van Brabant, l, 66.
(3) MIRAEUS, Opéra Diplomatica, 1, 379.
(4) A.V.B., VIII, f 30.
(5) G. DES MAREZ, Le Quartier Isabelle et Terarken, p. 33.
(6) Voir dans ce même recueil : Généalogie van Coudenberghe.
(7) mb. B.R., II, 6622, table manuscrite, par Houwaert lui-même; table imprimée
de E. DE RIDDERE (Tablettes des Flandres, V, p. 57-73 et VI, p. 159-173.(8)
Liber Familiarum, i° 47-51, elc